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leamahieux3

Rappel en béton (?)



Sorry, Not Sorry. Parler d’un « rappel en béton » est totalement illusoire, utopique. Le titre n’est rien d’autre qu’une publicité mensongère. Nous parlons d’êtres vivants évoluant au milieu de matières vivantes, d’imprévus, de réalités. Il n’existe encore aucun bouton à presser pour faire revenir Alfred illico presto à vos pieds. En fait si, il en existe un … mais il fait souffrir physiquement et psychologiquement, et ne garantit même pas un « rappel en béton », alors quel intérêt ?


La réalité étant, Alfred, Kiki et tous les poilus de la planète sont des êtres vivants au même titre que nous. Ils ne sont pas moins animés par des émotions (Frans de Wall serait ravi de vous expliquer que l’intelligence émotionnelle n’est pas réservée à l’espèce humaine.) Leur Umvelt, c’est-à-dire la façon dont ils perçoivent le monde, est certes différent que le nôtre, mais il ne faut en aucun cas le négliger. En résumé, au-delà de l’état émotionnel qui est indubitablement impliqué dans les réactions et les décisions de nos poilus, ils perçoivent des choses que nous ne pouvons imager, ni même quantifier. Le coquelicot que vous venez d’écraser contenait peut-être des informations cruciales sur l’âge et le dernier repas de Robert !


Bla-bla-bla, où cela nous mène-t-il ?

Le "rappel" est une idée, une des premières choses que l’on souhaite, à tout prix, acquérir avec son poilu afin de pouvoir lui accorder une « fausse liberté hyperconditonnée » ; ou peut-être notre liberté de ne pas salir son jean Gucci avec une longe pleine de boue ? A quoi bon ? …

Or, Simone a oublié, qu’avant que Alfred n’acquiert un "rappel" qui défi toutes épreuves, Alfred devra apprendre à gérer ses émotions au sein de son environnement ; à acquérir des auto-contrôles qui lui éviteront bien des mauvaises décisions (dont s’en suivront regrettablement des

« bêtises » au sens humain) ; à gérer ses instincts (ou pas) notamment de ce grand point noir et tout flou qu’est la prédation (vous savez, le truc dont on parle jamais pourtant ô combien important…), et cætera, et cætera

Par la suite, il sera envisageable de savourez et partager une marche collective.

Chuuut, écoutez ce silence, contemplez le ciel bleu (ou gris) , écoutez le champ des oiseaux et des branches qui craquent lorsque Alfred sillonne la forêt enchantée.



1. LACHEZ-LUI LA GRAPPE. Laissez-vous tranquille. Lâchez prise.


Si Kiki se contente très bien de renifler les souches d’arbres en bordure de chemin à 2,245m de vous (grand maximum) ; Alfred, lui est un grand explorateur qui a besoin d’inspecter des km² _ Don’t Worry, j’exagère ! (Un peu) _ et pour cela, rester à 5,2 mètres de Simone, n’est pas vraiment compatible.

CQFD : Connaitre les besoins du modèle canin c’est très bien, connaître les besoins de SON chien c’est mieux.

Est-ce dramatique si Alfred s’absente de votre champ de vision : 2 secondes ? 30 secondes ? 1 minutes et 42 s ? Mise à part que votre cœur s’est arrêté de battre et que vous avez déjà réalisé 4 films dramatiques dans votre tête, du genre : Alfred a trouvé un champignon mortel … Alfred a tué une luciole … Alfred s’est perdu dans l’au-delà … C’est tout à fait humain. Lâchez-prise, respirez et laissez Alfred prendre son envol, son indépendance (bien méritée !) et observez-le courir après les papillons.

Et s’il ne revenait jamais ? Et s’il suivait quelqu’un d’autre ? Et s’il ne m’aimait pas ?

Vous adopterez peut-être un spécimen comme Alfred qui vous fera bien comprendre que se faire rappeler toutes les 30 secondes, et pour quoi ? Aucune raison valable (j’entends bien de son point de vue), que de vous entendre paniquer chaque fois que son regard quitte le vôtre (ô misère !), ça donne envie de partir loin, trèèèèèès loin et de ne pas revenir avant que vous ne vous soyez détendu le slip ! Il vous chérira d’autant plus si vous lui permettez de vivre, autant que faire se peut, sa vie de chien.



2. COHERENCE


Dans votre crainte de perdre Alfred, (ou votre égo ?), vous perdez un peu les pédales, finalement lequel des deux ne gère pas bien ses émotions ? Vous le polluez d’informations qui n’ont aucun sens pour lui. Vous perdez le contrôle (encore ?) et Alfred perd la boule de vous entendre japper, râler, crier sans cesse.

Lorsque Simone rappelle Alfred : lui a -t-elle donné une raison, un sens ? En a-t-elle une ? Si ce n’est se donner l’impression de ne pas perdre le contrôle de la situation. Ce n’est qu’une question de temps avant que la situation soit réellement hors de contrôle lorsque Alfred se soulagera de votre voix qui déraille en mode Repeat, à 100m de votre position. En effet, pourquoi Alfred reviendrait-il voir Simone alors qu’il la voit parfaitement bien de là où il se trouve ? Nos poilus ont besoin de sens, tout comme les humains. Et revenir pour un morceau de knacki ne donne, aucunement, un sens à votre demande. Rappelez son chien pour le rattacher, pour faire demi-tour, pour laisser passer un groupe de lamas, a un sens. Il suffit de lui expliquer : « Tu viens me voir, on rattache ». Rien que ça ?

Posez-vous la question : pourquoi je rappel mon chien, ici et maintenant ? Si la réponse est : « je ne sais pas », « juste pour me voir » ou encore « pour qu’il reste à mon pied ». Alors ce « rappel » n’a sans doute pas lieu d’être.


3. FAITES-LUI CONFIANCE.


Le lâcher-prise et la réponse à nos demandes à distance, demande effectivement une relation de confiance. Cette relation se construit, elle n’est pas innée et elle s’entretient. Parvenir à laisser Alfred gambader, tout pimpant au milieu de la forêt, requiert en effet, une confiance mutuelle. Cohérence et confiance sont indubitablement liées : donner du sens, être prévisible, c’est permettre à Alfred de comprendre la nature de nos actions et de nos demandes. C’est lui donner une raison de vous accorder sa confiance, si précieuse. C’est lui permettre d’apprécier qu’il est dans son intérêt de vous écouter et de vous suivre.

Pourquoi ne reviendrait-il pas ? Si vous êtes cohérent, calme, que vous prenez soin de prendre en compte son état émotionnel parce que vous parlez (un peu) le langage canin, du moins vous vous renseignez et vous essayez. Si vous avez, en amont, travaillez vos demandes, j’entend celles qui sont réellement utiles au quotidien. Si vous prenez le temps de respirer et adopter un rythme lent afin que Kiki ou Alfred aient le temps de lire leurs messages.

SCOOP : nous ne sommes pas les seuls capable d’échanger par messages.

Si vous êtes dans un environnement où Alfred se sent en sécurité. Si à cet instant, vous avez confiance en lui et que vous construisez chaque jour votre relation dans le sens de la bienveillance, du partage et l’écoute (mutuelle), alors il n’y a possiblement pas de raisons (parce que les probabilités ne sont jamais nulles) qui empêcheront Alfred de vous suivre, dans un premier temps, et de revenir, si la raison est justifiée et que votre demande est cohérente.



4. INTONATION ET INTENTIONS


Alfred devrait être davantage coopératif si vous l’invitez, demandez, négociez vos requêtes plutôt que de lui ordonner, de lui imposer, de l’hyperconditionner. L’invitation et la demande suggèrent de laisser le choix, demander un avis. Si l’option que choisi Alfred n’est pas celle que vous auriez espérée, il serait juste de se demander pourquoi ? De prendre les informations et de chercher à comprendre pour quelle(s) raison(s), dans cette situation, Alfred repart pister le gibier alors que Simone lui demande de revenir pour se faire rattacher à la vue d’une licorne :


1. Les besoins exploratoires de Alfred sont très conséquents, le fait de se voir rattacher engendre une très grande frustration pour ce dernier.

2. Il préfère prendre 20m de distance, et se cacher derrière un tronc d’arbre afin de laisser passer cette effrayante licorne, en toute sécurité.

10001. Vous êtes stressée par ce croisement imminant, il faut ABSOLUMENT rattacher Alfred pour éviter qu’il ne se rue, tête baissée, sur la licorne … Votre intention et vos émotions sont absolument trop abondantes pour que le petit cœur d’Alfred puisse le supporter.

La contagion émotionnelle ça vous dit quelque chose ?



5. LANGAGE CORPOREL


Positionnez-vous bien en face de Alfred et regardez-le, demandez-lui de revenir, Alfred répond :

« je te vois, tu me vois, pourquoi je reviendrais vers toi ? ».

Nos poilus passent le plus claire de leur temps à nous scruter, à observer nos moindres faits et gestes afin de chercher des réponses sur notre manière d’exister. Notre langage corporel fait partie intégrante de notre manière de communiquer avec eux, souvent inconsciemment. Il en résulte pas mal de quiproquos, d’incompréhensions de notre part et de la leur :


-« Je lui demande de laisser la licorne qui arrive en face, et il continue d’avancer vers elle … » Dit Simone en avançant droit sur la licorne.

Elle me demande de laisser ce ... truc ? mais nous envoie droit dessus … Que dois-je faire ? » Se dit Alfred un peu tendu et perdu par les incohérences de Simone.


Notre corps parle, et ce qu’il dit est parfois plus important que ce qui sort de notre bouche. Notre langage, nos croyances et nos idées sont fondateurs d’une multitude d’incohérences pour nos poilus.



En résumé, le "rappel" n’est pas un état d’urgence, ce n’est pas quelque chose de précis, mesuré et infaillible. Il n’existe pas de mode d’emploi préconçu, de programme plein de promesses en 21 jours. . Il est propre à chacun, à chaque binôme, à Alfred et Simone ; à vos attentes, vos histoires, aux besoins de vos poilus, à LEURS limites et à VOS limites. Telle une équipe, il est important de trouver votre équilibre ! Cela demande certains compromis, des deux partis.

Il semble nécessaire, à mon sens, de se concentrer dans un premier temps sur le renforcement du suivi naturel , qui, comme son nom l’indique est normalement inné chez nos animaux domestiques. Il se renforce dès le plus jeune âge et s’entretient toute la vie. Vient se tisser autour, la construction d’une relation de confiance. Simone veillera à établir des demandes cohérentes, on oublie les ordres et requêtes obsolètes qui n’ont de sens que pour l’humain (et encore …). Simone va , souffler, écouter les oiseaux chanter, observer Alfred kiffer son expédition forestière, se faire confiance. Elle aura au préalable, permis à Alfred d’acquérir une gestion émotionnelle lui permettant de répondre à ses demandes, de faire les bons choix (ceux qui le maintiennent en sécurité physique et psychologique). Certains environnements, certaines situations ou évènements ne sont peut-être pas encore gérables : le milieu urbain se voit être un feu d’artifice dans la tête de Alfred, la vue d’un extra-terrestre le rend maboule, les odeurs de caca le rendent toute chose ; la longe et l’anticipation sont vos meilleurs amis !

Evidemment, il y aura des ratés. Il me semble que cela fait parti de la vie. On prend les informations, on rattache, (on s’excuse) on travaille et on continue d’avancer.

Keep going. Keep working. Keep Smiling 😉




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